En y pensant, je vous aurais bien passé une image de ce cher Jake, on se serait débarrassé de cette humble partie. Ce n'est pas que je la détestais pour ma part ou autre...Ou peut-être que si en fait.
En quoi, allait-on gagner à connaître l'apparence de quelqu'un aux détails près ? C'était embarrassant, indiscret mais surtout perturbant.
Et si on devait par le plus grand des hasards, demander à Jack de s’auto-décrire physiquement, il vous foutrais dignement un vent après vous avoir chaleureusement regarder de travers. Sauf que là, impossible de passer outre, donc je me permets de le faire à sa place ; Remarquez alors ma souffrance.
Jack, 170cm, cheveux noirs, yeux bleus.
Tout pourrait se résumer à ces quelques mots ; Ou du moins sur ce qu'on voyait à première vue, mais si je devais par hasard développer, je dirais le plus banalement que notre anglais était une personne tout à fait normale d'origine anglaise. On ne pouvait d'ailleurs pas dire qu'il avait des détails qui le différenciait à part peut-être sa touffe de cheveux d'un noir jais monté en espèce de piques du côté gauche. Plus bas, quelques mèches cachaient la vue de ses yeux bleu roi. Son teint clair presque pâle les mettait d'ailleurs assez en valeur. Et on pouvait toujours descendre plus bas, Parler de son nez formant une espèce de courbe pointu vers le centre, relevé en un point invisible ou même de ses lèvres s'enfonçant en un creux, se fondant en un rictus discret pour rattraper un mouvement morne, relatant un manque d'émotions.
Pour passer à une autre partie, je vous parlerais de son style vestimentaire. Ce cher Jake ne cherchait pas réellement à bien s'habiller. Souvent Sweet et jean allaient amplement. Le plus quand il faisait des efforts, ça s'arrêtait à un T-Shirt, veste et short. Le tout pour un ensemble harmonieux mais pas du tout recherché. Et tout ceci lui allait amplement. Le bon côté des choses était que quand  il n'eut pas le temps de se coiffer convenablement -Ce qui arrivait le plus souvent soit-, une capuche et le tour est joué. De plus, tout ceci, le rendait discret pour son plus grand plaisir.
C'est ainsi que je pourrais arrêter cette description très brève et vous laissez vous en allez tranquillement.
Jake n'est pas spécial.
Un Jake sauvage n'est ni moche, ni superbement sublimissime.
C'est un anglais tout à fait banal.

« Je n'avais pas de raisons de le faire. Je ne voulais pas le faire et je savais que je n'aurais pas du y être. Foutu fierté et destin à la con. »

Tout pourrait se résumer à ces simples pensées. Il ne l'a jamais voulu. Il ne l'a jamais espéré ou plutôt n'y a t-il jamais pensé. Dans un sens, il n'aurait jamais cru que le destin se foutrait autant de lui. Il n'avait pas eu de chance. Il le savait. Depuis toujours, on n'avait cessé de lui répéter, la vie n'avait arrêté de lui rappeler. Il était né orphelin. Il n'avait pas de parents, tout simplement. Son père c'était lui. Ce maudit chasseur à la con qui l'avait adopté, lui avait appris et l'avait changé.
Il n'avait pas eu d'enfance. Une réalité qu'il dévoilait naturellement ou serait-ce une réalité qu'il se créait lui-même ?
Il n'en avait pas pleuré, ne s'en était pas plaint et n'avait pas cherché plus loin que ce que cette magnifique existence lui avait dévoilé.
Mais en ce moment même, il se demandait sérieusement si dieu ne le détestait pas, si le destin ne l'aimait pas, si cette connerie qu'on appelait « Monde » n'était pas en réalité un terrible monstre qui complotait contre lui.
Monstres.
Ces êtres qu'ils avaient tant craints, alors que petit, les enfants de l'orphelinat n'arrêtaient pas de lui dire, simplement pour lui faire peur, que ses créatures vivaient sous son lit. Il n'en avait alors pas dormi pour trois jours consécutives avant que les responsables de l’orphelinat ne l'avaient sévèrement réprimandé en essayant entre autre, à leurs façon, de le rassurer.
Même aujourd'hui à dix-sept ans, avant de dormir, il regarde sous lit. Les membres tremblants alors qu'il s'imaginait toujours un monstre apparaître de nulle part.
Bien évidemment vous me direz que ceci ne conclut en rien ; Mais tout ceci était bien pour un but.
Vous expliquer sa peur exagérée.
En soi, si petit, un groupe d'enfants de votre âge n'arrêtait pas de vous raconter des histoires d'horreur contre votre gré, et qu'en une magnifique soirée, il se ramenait derrière vous avec des masques de monstres pour vous faire un chaleureux « Bouh » amical, je doute que cette peur aussi enfantine soit-elle vous quitte facilement.
Et tout ceci n'avait pas cessé.
Même si il voulait toujours être l'adulte mature, calme et réfléchi, pourquoi ces paris à la con le rattrapaient toujours ?
Il avait déménagé.
Son cher chasseur qui lui avait appris à manier des armes à feux déménagea. Soit lui avec.
Et c'est ainsi qu'il se retrouva, lui élève transféré, à accepter le pari d'adolescents pré-pubères.
Devant un manoir, dont la simple vue le fit frisonner, il pénétra le pas hésitant. Ayant bien évidemment emporté un pistolet dans les pires des cas...C'est à ce simple instant qu'il remercia intérieurement son père adoptif.
Mauvais choix.
Aucune possibilité de fuite, cauchemar continu, créatures monstrueuses...Littéralement.
Il fuyait, courrait et se cachait.

« Je veux partir. »

Rien ne l'attendait à l'extérieur, personne ne le chercherait, il n'avait aucune raison pour vouloir revenir à sa magnifique existence d'autant.
Mais quitte à vivre ce cauchemar, il préférait mourir.
Sans réelle conviction, sans but précis, sans raison particulière, il cherchait et cherchait un moyen de s'enfuir ; Mais toujours emprisonné...Devait-il vraiment continuer ce combat ?