Les enfants...Étranges créatures qui croyaient innocemment à tout ce qu'on leur disait, sans prêter réel attention au monde qui les entoure. Alors qu'on leur bourrait le crâne d'histoires fantastiques leur créant une espèce de carapace qui les protégeaient d'une cruauté qu'il n'auraient jamais du connaître. Certains s'en seront sûrement libéré, alors qu'ils exploreront d'une curiosité enthousiasmique ce nouveau monde. On ne les prépare pas. On les affaiblit. Et encore...Certains gardent cette innocence. Croyaient-ils vraiment à ces histoires de mères grands? Alors que dans chaque conte, le même synopsis se répète. Un charmant prince sur son fidèle destrier qui va sauver sa princesse. Et puis...Comme à chaque fois, pour ajouter un peu de piment, on ajoute un méchant vilain loup aux dents acérés qui a sûrement du faire partie des cauchemars de ces chers gamins.

Il est d'une part vrai que si je vous raconte ces pensées, il en est d'un point important. En une partie, je n'ai jamais eu de personne -assez idiote- qui m'eut raconté ses histoires. Ces simples préjugés que je vous passe, je les ai simplement analysé de mon entourage. Mais vraiment, je suis heureux d'être né orphelin. Je n'aurais pas à souffrir de découvrir un monde plus cruel que ce qu'on m'eut raconté. Tant bien que...
Je lisais. J'aimais vraiment lire. Et en rares occasions, je lisais autre chose qu'un roman macabre où la tristesse faisait office de premier plan. Je ne pense pas réellement que je suis une de ses personnes qui voit le monde d'un noir plus...Noir que la normale. Bon d'accord, dans un sens, je ne voyais pas la vie en rose comme certaines personnes. Et d'autre part,  j'étais plus réaliste qu'autre chose.

Autant vous dire, pour finalement avancer du mieux la chose, qu'aujourd'hui était une de ses "rares occasions". Je lisais un conte. Déjà, je n'avais aucunement de fièvre, si ça pouvait rassurer certains. Et encore plus que ses envies soudaines qui arrivent à certaines personnes, ma curiosité m'avait poussé à lire un quelque chose de nouveau. Et là d'un coup, en regardant les étagères de la bibliothèque, je vis un espèce de livre à la couverture...Tentante. "La belle au bois dormant". Un livre qui faisait rêver à ce que disaient certains. Je connaissais vaguement l'histoire mais sans plus. Alors qu'une telle occasion s'offre à moi, de prendre mon courage et de le lire, je ne vais pas la rater, tiens.

Je l'avais simplement pris et avait commencé à feuilleter les premières pages, adossé contre un espèce de palier pas loin de la porte d'entrée. Au cas où un vilain monstre au visage pas super sympa arrive...Et si ma super chance me rattrape vraiment, je pourrais me cacher sous une table ou tester ma capacité à courir en rond. Je n'ai pas vraiment le droit de mourir. Dans un sens...

Je ris. Chaque ligne, me faisait office d'anecdote et je souriais en tournant toujours les pages. Ces contes, d'une part, avait vraiment le don de rendre de bonne humeur, rien que par la stupidité flagrante ou l'innocence attirante. En réalité, ça eut pour moi un effet de calmant que j'en devenais insouciant. Et pourtant, je ne cherchais pas réellement à m'en défaire.

Je restais plongé dans ma lecture, simplement muni d'un T-Shirt noir, ayant entre autre prit la peine d'enlever ma veste et poser soigneusement sur une chaise pas loin.  Je demeurais ainsi une bonne quinzaine de minutes avant d'entendre le bruit d'une porte s'entre-ouvrir. Déclenchant ainsi une alerte qui ne prit pas longtemps pour arriver à mon cerveau, je relevais ma tête pour simplement fixer la chose qui venait d'entrer. Non sans prendre mes jambes à mon cou en criant comme le ferait un gamin...Puisque cette chose ne fut pas un méchant vilain Oni comme je le pensais, mais plus...Une enfant.

Je la fixais ainsi un moment avant de finalement me décider à parler. Je ne ressentais aucune hostilité à son égard...Encore heureux. Mais je ne compris surtout pas sa présence en ce lieu. Bon d'accord, une enfant,on en voit partout les enfants! Du moins, je crois. Mais normalement, y a pas d'enfants dans un manoir hanté. Surtout que je craindrais de leur santé mental dans ce cas-là. Peut-être me serais-je alors simplement trompé et qu'elle était plus âgée que ce qu'elle paraissait...

Dans les deux cas, cette jeune fille devant moi attisait en quelque sorte ma curiosité. Même plus. En une partie elle me rappelait le conte que je venais de lire. En cette pensée, je me giflais intérieurement. Et je ne me retins pas de lui demander, -non sans longue hésitation-.


Ma question pourrait-être paraître bête dans un sens, mais je pense que c'est pour ainsi dire une marque de politesse. Ou juste une façon de l'aborder.