Les yeux d'un noir profond, mais aussi vide qu'un trou noir. Un regard perdu presque déconcertant, toujours diriger dans une direction en particulier. Une démarche maladroite, il manque de trébucher souvent. Ses pieds sont nus, couverts de blessure tout comme le reste de son corps. Un jean noir cache ses jambes et semble trop serrer pour lui. Il porte aussi une veste qu'il garde ouvert faute de ne pas pouvoir l'attacher. L'ouverture laisse voir un torse plutôt muscler ce qui laisse croire que Katsuo est beaucoup plus fort qu'il en a l'air. Ses cicatrices sont multiples, mais évidemment, ce n'est pas la première chose qui attire l'attention.
C'est sa peau.

Elle est en effet d'un bleu proche de la lavande. On dit qu'elle a cette odeur, mais personne ne l'a approché d'assez près pour l'affirmer. Ce qui semble le plus perturbant est peut-être le fait que la couleur est naturelle. Enfin, c'est comme si Katuso était malade ou que les cicatrices parcourant son corps sont la preuve ultime qu'il a vécue quelque chose d'atroce qui a changé à jamais son apparence. Finalement, ses cheveux aussi sont inhabituels. De couleur indigo, eux au moins ont été teints.

Ce qui complète son code vestimentaire est ce masque. Un masque représentant un chat qu'il utiliserait soi-disant pour effrayer les Oni, mais tout le monde s'en doute. En fait, c'est surtout parce qu'au fond, "Kureiji" n'est pas fou, mais gravement blesser à l'intérieur. Ce masque est un souvenir, mais aussi la preuve qu'il aime les chats même si ce sentiment ne semble pas partager.

Il pleuvait le jour où qu'il est arrivé vers ce manoir. Il était très fatigué et il serrait tout contre lui un objet qu'il ne pouvait que difficilement percevoir. Il savait pourtant ce que c'était et ne le lâcha pas, il murmura un simple « Maman... » alors qu'il clopinait dans une forêt pour ensuite déboucher sur une clairière. Il tousse, essuie l'eau qui obstrue sa vue. Tente de voir ce qui se trame au loin malgré la noirceur des lieux. Il continuait de marcher et il buta sans s'en apercevoir sur le champ une grande porte en bois. Il est entré dans le manoir et sans rien dire, il s'est laissé tomber sur le sol pour reprendre son souffle.

Katsuo est resté dans cette position il ne sait combien ce temps. Il avait fini par s'endormir d'un sommeil agiter et s'était réveillé en sursaut lorsqu'il entendit une porte se refermer brusquement. Il s'était remis difficilement sur ses pieds endoloris par la longue distance qu'il avait parcourue pour arriver jusqu'à cette bâtisse qu'il espérait être vide. Il pensait que la porte avait été fermée à cause du vent, puisqu'il n'avait personne dans la pièce à part lui. Ce n'est pas comme si ça le dérangeait d'être seul, pour une fois qu'il l'était. Il tousse, encore secouer par ce qu'il a vécu, il avait fui. Fuit quoi? Un laboratoire, il avait été un sujet pendant bien des années et il était enfin parvenu à quitter cet endroit maudit non pas sans faire couler le sang...

Il frissonnait en repensant à cette scène, ce trop-plein de rage qui avait rempli ses veines, il espérait fortement que ça ne recommencerait plus jamais. Katsuo se mit à se traîner jusqu'à ce qui semblait être une cuisine, voyant un couteau similaire à celui qu'il avait utilisé pour se "défendre" il déglutit. Cela ne l'empêcha pourtant pas de s'armer du couteau. Quelque chose lui disait qu'il en aurait besoin, cette même chose envahissait peu à peu son esprit. Le désir de tuer ou plutôt de ne plus être embêté. Mélanger à cette envie profonde de retourner chez lui. Il regarda l'objet qu'il avait emmené avec lui, un masque.

Des passages de son ancienne vie lui rêvèrent à l'esprit. Il était avec sa mère, heureux, dans une fête d'enfant. Chacun avait un masque de son animal préférer, lui c'était le chat.

Il ne se souvient de rien de plus. Penser à son passé lui fait mal. Il entend quelqu'un venir et une envie de rire lui vient. Il se retourne couteau à la main, un grand sourire est dessiné sur son visage. Katsuo regarde le nouveau venu, quelqu'un qui s'était bêtement perdu. D'une voix rauque, Katsuo dit à l'intention de la personne se trouvant devant lui tout en s'approchant doucement ne le quittant pas des yeux.
« Tu viens, on va jouer... À cache-cache... Je te laisse 10 secondes... »